Actuellement, le diagnostic d’autisme de l’enfant est évoqué lentement, souvent après des mois, voire des années, d’errance médicale pour des familles désemparées. Ce retard au diagnostic constituerait une perte de chance pour ces jeunes malades en empêchant une prise en charge précoce qui, selon les médecins, permet d’améliorer le pronostic. « Il y a de plus en plus de preuves que les thérapies précoces ont un impact positif sur le développement du cerveau, explique le professeur Karen Pierce (centre d’excellence sur l’autisme, San Diego). L’opportunité de faire le diagnostic vers l’âge d’un an présente un potentiel énorme pour changer le devenir d’un enfant affecté par un tel trouble. »
Dans cet objectif, son équipe a mis au point un test de dépistage de l’autisme de quelques minutes, et qui permet de discriminer rapidement les enfants présentant un retard de développement. Ce test a été effectué sur 10.479 nourrissons d’environ un an dans la région de San Diego. Le principe est basique : dans la salle d’attente du pédiatre, les parents remplissent en quelques minutes un questionnaire simple. Est-ce que votre enfant vous suit du regard ? Est-ce qu’il réagit au son, à la voix ? À certains mots ? Quels gestes fait-il ? Reconnaît-il les objets ?…
Bref, ces questions visent à connaître les manifestations de communication normales à cet âge. Tous les enfants pour qui le test -interprété par le médecin- objectivait un déficit important de communication étaient vus par les experts du centre d’excellence sur l’autisme de San Diego, puis réévalués tous les six mois jusqu’à ce que le diagnostic soit infirmé ou affirmé.
Les résultats publiés par le Journal of pediatrics sont très intéressants. Sur les 10.000 enfants testés, 184 présentaient des anomalies importantes lors du premier test. Au final, seulement 32 ont été diagnostiqués comme souffrant d’une forme d’autisme, 56 présentaient un simple retard de langage, 9 un retard de développement…Tous les enfants pour qui un diagnostic d’autisme a été porté ont bénéficié dès l’âge de 17 mois d’une thérapie. La grande majorité des pédiatres de San Diego qui ont participé à cette enquête ont décidé de continuer.